Vivre dans une carte postale

J'ai la chance en ce moment d'avoir un rythme plutôt cool. Enfin, cool mais fatigant quand même. En effet cette année mes cours ont lieu le soir. Bien sûr je vais commencer à avoir du travail et je dois chercher un stage pour janvier mais en attendant, j'ai assez de temps pour profiter un peu de lever le nez dans Paris. J'espère vraiment ne jamais en être lassée!

Pour mieux me repérer, je me suis beaucoup promenée dans les environs des universités. Mais de jolies affiches m'ont attirée du côté de la Madeleine. Je suis allée voir l'exposition Van Gogh à la Pinacothèque. Un peu chère parce que c'est un établissement privé sans subvention, l'exposition vaut tout de même le détour. Divisée en deux espaces, le principe est de présenter l'inspiration japonaise du peintre néerlandais.

Je ne savais pas que les impressionnistes avaient beaucoup été influencés par la culture japonaise. Ici, la scénographie était pensée de manière pédagogique pour nous permettre de voir en quoi les tableaux de Van Gogh reprenaient précisément des éléments des peintures japonaises et surtout de l’œuvre du peintre Utagawa Hiroshige. Et s'il l'on voit bien qu'il s'est approprié un paysage, la disposition d'arbres... ce qui est saisissant, c'est de voir à quel point il en a fait quelque chose de différent! Sa manière de travailler la peinture, les couleurs, les reliefs... J'ai adoré voir à quel point on peut s'approprier une œuvre que l'on aime et la rendre personnelle; être loin de la triste copie.

Je me rend compte à quel point j'ai tord quand je me dis que je n'ai rien à créer/ écrire / photographier (ou toute autre activité du genre) de nouveau. C'est une très mauvaise excuse en fait. Bien sûr le talent ne se trouve pas sous un caillou. Mais, (attention c'est une grande évidence, je sais qu'il n'y a que moi qui ne savait pas/ avait oublié) c'est en essayant, en s'exerçant qu'on peut arriver à quelque chose. C'est vrai comment puis-je être sure que je ne sais pas dessiner si je ne soulève jamais un crayon?!  Fin de l'aparté question existentielle^^

Pour la partie sur Utagawa Hiroshige, j'ai peut-être moins accroché. Pourtant c'est bien mis en scène. Ce sont des dessins-carnet de voyages. A l'entrée, il est expliqué la différence d'approches des œuvres d'art en Europe et au Japon. Les japonais regarderaient une peinture comme un moment de méditation, cherchant dans la perspective où veut les mener l'artiste. Les œuvres de Hiroshige s'y prêtent très bien mais du coup il y en a un peu trop d'exposées à mon goût. Ou alors je n'ai pas assez l'habitude de méditer. Mais c'est difficile de rentrer dans plus d'une cinquantaine d'oeuvres, de se laisser habiter par chacune d'elles...
Je retiens toutefois cette vision, c'est un bon exercice.
Je vais m'arrêter là, mon billet est assez long en fait! Je conclurai juste en soulignant à quel point je suis heureuse de vivre à proximité de Paris. J'espère ne pas me lasser mais pour l'instant je ressens une certaine émulation intellectuelle à être là.